On a les soutiens qu’on peut. Totalement isolé sur la scène internationale, sous la menace de l’intervention d’une force militaire ouest-africaine (lire ci-contre), Laurent Gbagbo a obtenu le renfort de deux fringants avocats français : Roland Dumas et Jacques Vergès, respectivement 88 et 85 ans au compteur. Les deux hommes ont séjourné trois jours à Abidjan, invités par le président autoproclamé. Logés royalement à l’hôtel Pullman, sur les bords de la lagune Ebrié, leurs billets d’avion ont été pris en charge par le palais d’Abidjan, affirment des sources concordantes dans la capitale ivoirienne.
En trois jours, nos duettistes n'ont pas chômé. Ils ont rencontré à trois reprises le président sortant, qui - pourtant battu dans les urnes par Alassane Ouattara, selon la Commission électorale indépendante et les Nations unies - refuse de céder le pouvoir. Ils se sont aussi portés au chevet d'«Ivoiriens aux mains nues» blessés dans des heurts avec des Casques bleus de l'ONU. Bref, ils ont mouillé le maillot pour leur champion.
A peine arrivé à Abidjan, le tandem Vergès-Dumas avait annoncé la couleur après un premier entretien avec Gbagbo. «Nous avons voulu le voir en premier car il est le président de la République», a dit Roland Dumas. «Gbagbo représente une Afrique nouvelle, qui ne s'incline pas, une Afrique qui n'est pas une Afrique de boy[…]Il ne s'agit pas de traiter la Côte-d'Ivoire comme une colonie, de demander au patron de la Côte-d'