«La bataille de 2011», selon le président Hugo Chávez, commence aujourd'hui à l'Assemblée vénézuélienne. Fini le temps du boycott pour l'opposition qui, après avoir boudé le scrutin de 2005, a participé à celui de septembre 2010. Elle fait une entrée remarquée au Parlement monocaméral, au terme cinq années de majorité écrasante pour le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) .
La coalition antichaviste - la Coordination pour l'unité démocratique (MUD) - rassemble 67 députés sur 165. Chávez, lui, a déjà appelé, dimanche, à «vaincre les politiciens "pitiyanquis" [les laquais des Américains, ndlr]». «Qu'aucun compatriote ne se laisse emporter par les tambours de guerre de l'extrême droite», a-t-il aussi lancé.
Nonobstant la majorité de députés du PSUV élus en septembre, les deux camps ne combattent pas à armes égales. Les députés sortants ont attribué au président de la République le pouvoir de légiférer par décret dans des domaines clés comme les finances ou la sécurité.
Profitant de l'état d'urgence instauré après les inondations - qui ont fait plus de 130 000 sans-abri, selon les chiffres officiels - le Président a fait voter une loi lui accordant les pleins pouvoirs pour dix-huit mois. Il a commencé à les utiliser dès la fin décembre en créant un fonds de 1,8 milliard d'euros pour la reconstruction en faveur des plus démunis, faisant taire ceux qui présageaient l'utilisation de cette loi au service de «la dictature».
L’Ass