Plus que trois jours. Trois jours avant le référendum historique qui doit débuter dimanche sur l’autodétermination du Sud-Soudan. Cette région chrétienne et animiste, grande comme la péninsule ibérique et peuplée de 8 millions d’habitants, devrait décider de se séparer du Nord, majoritairement arabe et musulman. Il y a quelques semaines encore, les observateurs les plus avertis doutaient de la tenue du scrutin et les plus pessimistes annonçaient carrément une reprise de la guerre civile, qui a déchiré le plus grand pays d’Afrique de 1955 à 1972, puis à nouveau de 1983 à 2005, causant plusieurs millions de morts.
Il semble que rien ne pourra plus empêcher, désormais, le référendum, qui doit durer jusqu'au 15 janvier, étant donné l'immensité de la zone couverte et les difficultés logistiques. Plus important encore, la promesse faite mardi à Juba, capitale du Sud autonome, par le président soudanais, Omar el-Béchir, venu en visite surprise : «Personnellement, je serai triste en cas de division du Soudan. Mais en même temps, je serai heureux si nous avons la paix au Soudan. Je célébrerai votre décision, même si vous choisissez la sécession», est-il venu dire aux Sud-Soudanais et à Salva Kiir, vice-président du Soudan et président de la région semi-autonome du Sud, en fait son futur homologue.
Ce même homme jurait encore en novembre que la sécession n'était pas une option acceptable. Que s'est-il passé pour que se produise un tel revirement ? Les pressions internationales