En France, ses détracteurs l'accusent d'être une marionnette aux mains des Américains. En Côte-d'Ivoire, les «patriotes» pro-Gbagbo le voient plutôt aux ordres des Français. Cette contradiction ne perturbe ni les uns ni les autres. Pour eux, il ne fait aucun doute qu'Alassane Dramane Ouattara, dit «Ado», est bien le «candidat de l'étranger».
Soupçons. Depuis le second tour, leur prophétie s'est, en quelque sorte, autoréalisée : l'ancien Premier ministre d'Houphouët-Boigny est soutenu quasi unanimement par la communauté internationale. Les Africains, notamment les voisins de la Côte-d'Ivoire, ont beau afficher la même fermeté, rien n'y fait. Pour les adversaires de Ouattara, c'est encore et toujours Paris et Washington qui tirent les ficelles. Et fondent leurs soupçons sur l'itinéraire personnel d'Ado. Né en Côte-d'Ivoire, Ouattara a grandi au Burkina Faso voisin, avant de faire de brillantes études aux Etats-Unis. Entré au FMI, il en a gravi tous les échelons, accédant au poste de directeur adjoint. Ce qui suffit à faire de lui un suppôt de la finance internationale, donc des Américains…
Depuis la tentative de coup d'Etat de septembre 2002 contre Gbagbo, ses partisans, eux, sont convaincus que Paris soutient Ouattara. Pourtant, les autorités françaises se sont longtemps montrées méfiantes, voire sévères en privé, à son encontre. A l'époque de Chirac et Villepin, on fustigeait son «inertie» et sa «mollesse». On lui reprochait à mots c