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Libération
EDITORIAL

Oripeaux

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publié le 7 janvier 2011 à 0h00

On sait que l’idée même de Françafrique a été inventée en Côte-d’Ivoire par Félix Houphouët-Boigny, il y a près de soixante ans. Aujourd’hui, le paradoxe de Laurent Gbabgo est d’entretenir les liens les plus suspects avec une brochette de Français empressés autour de son réduit présidentiel tout en jouant à fond la carte du nationalisme le plus exacerbé et le plus dangereux. Le portrait de famille de ces courtisans, obligés et autres demi-soldes de la communication et de la sécurité que nous décrivons représente le pire des relations entre les deux capitales. Alors que le président sortant a été battu dans les urnes à la régulière, selon tous les observateurs internationaux, africains comme occidentaux, cette cour entretient Gbabgo dans l’illusion qu’il peut se maintenir au pouvoir, quel que soit le prix pour son pays et ses habitants. Déjà, selon l’ONU, plus de 200 Ivoiriens, exécutés pour la plupart par des escadrons de la mort à la solde du vaincu, ont payé de leur vie l’obstination de Gbabgo. Les jeux d’influence complices de quelques socialistes ou d’un ancien président du Conseil constitutionnel français dévoyé justifient de fait le climat de terreur que fait régner Gbagbo.

Il faut rappeler que ce n’est pas la France qui rejette Laurent Gbabgo, mais l’ensemble de la communauté internationale et particulièrement les pays africains de la sous-région, pour une fois fermes devant ce déni de la démocratie. Et si des Français sont coupables d’ingérence, quels que soient les p