Menu
Libération

Sept «familles» françaises pour protéger Gbagbo

Article réservé aux abonnés
L’autoproclamé président ivoirien a des liens solides avec un pays dont il critique le «néocolonialisme».
Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, le 3 janvier à Abidjan (© AFP Sia Kambou)
publié le 7 janvier 2011 à 0h00

Quel est le point commun entre Nicolas Sarkozy et Laurent Gbagbo? Tous deux ont promis la «rupture» avec les usages de la Françafrique tout en faisant le contraire. Avant son élection, le premier dénonçait les usages d'un autre temps mais sitôt élu, il mettait à contribution l'avocat Robert Bourgi, qui appelait «papa» le défunt président gabonais Omar Bongo, et tutoie le numéro un sénégalais, Abdoulaye Wade.

Il y a juste une semaine, Laurent Gbagbo, qui se présente comme le champion de la «seconde indépendance» de la Côte-d'Ivoire, accueillait à bras ouverts deux vieilles gloires du barreau français : Roland Dumas et Jacques Vergès. Leur visite à Abidjan a été montée par un autre avocat, ex-membre du FN, Marcel Ceccaldi. Gbagbo, «socialiste non pratiquant» comme il s'autodéfinit, a les amitiés éclectiques, et les réseaux divers et variés. A la manière de celui qui reste son modèle, François Mitterrand.

Amour déçu. C'est ce qu'on pourrait appeler le «paradoxe Gbagbo». Cet ancien prof d'histoire, qui a vécu en exil en France dans les années 80, s'est construit dans l'opposition au «père de la nation», Félix Houphouët-Boigny, qu'il accusait d'être inféodé à l'ex-colonisateur. Mais lui reste obnubilé par la France, où il puise ses références historiques et politiques autant que ses soutiens.

L’histoire de la relation entre Gbagbo et l’ancienne puissance coloniale est celle d’un amour déçu. En 2000, lorsque l’opposant ivoirien acc