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analyse

Vous avez aimé le Soudan ? Vous adorerez le Sud-Soudan

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Points de vue et cartes du monde avec les Editions Autrement
publié le 8 janvier 2011 à 0h00

«Un faire-part de naissance, deux avis de décès. Le référendum d'autodétermination du 9 janvier 2011 entrera dans l'histoire comme l'acte de naissance du Sud-Soudan. D'une part, ce nouvel Etat tire non seulement un trait de 2 000 kilomètres sur le plus grand pays d'Afrique, l'ancien «condominium» anglo-égyptien qui a accédé à l'indépendance en 1956 et n'a cessé de se déchirer depuis. Mais d'autre part, il enterre aussi l'idée de New Sudan chère à John Garang. Le mouvement rebelle, oublieux des rêves de son leader historique, mène le Sud-Soudan à la sécession tambour battant.

«Mort dans un accident d'hélicoptère en 2005, six mois après l'accord de paix qui prévoyait une séparation à l'amiable faute de "rendre l'unité attractive" en cinq ans de cogestion, Garang imaginait le New Sudan comme l'antipode vertueux de l'Etat qu'il avait combattu : une alliance des périphéries marginalisées en lieu et place du Khartoum tout-puissant, comme une fédération démocratique remplaçant la dictature des tribus arabes à la confluence des Nils bleu et blanc. Hélas, c'est désormais l'eau qui coule sous les ponts.

«Personne ne regrettera le Soudan tel qu’on le connaissait, deux fois en guerre civile entre le Nord et le Sud - de 1955 à 1972, de 1983 à 2005 - et un patchwork de massacres instigués ailleurs par le pouvoir central, pas seulement au Darfour mais aussi dans les monts Nouba, la province du Nil bleu et dans l’Est. Toutefois, pour un Etat franchement raté, on ris