Jared Lee Loughner, l'auteur de la fusillade de Tucson, n'a livré aucun motif pour expliquer son geste, mais dans les heures qui ont suivi son arrestation, le shérif en charge de l'enquête, Clarence W. Dupnik, n'a pas hésité à dénoncer le climat politique qui règne en Arizona et aux Etats-Unis. «La colère, la haine, la discrimination qui se propagent dans ce pays sont absolument inadmissibles et malheureusement, en Arizona nous sommes devenus la Mecque des préjugés et de l'intolérance», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Viseur. Cette tuerie intervient en effet après une année marquée par une campagne pour les élections de mi-mandat particulièrement virulente dans cet Etat, et notamment dans le 8e district représenté par Gabrielle Giffords, traditionnellement républicain. La démocrate avait remporté le scrutin de justesse face à un candidat du mouvement populiste Tea Party, Jesse Kelly, qui avait multiplié les attaques personnelles. En mars, Sarah Palin, l'égérie du Tea Party, avait même placé Giffords sur une liste de «démocrates à battre», postant sur Facebook une carte des Etats-Unis dans laquelle sa circonscription était placée sous le viseur d'un fusil. Samedi, Palin est intervenue pour condamner la fusillade et présenter ses condoléances.
Au centre de la bataille politique en Arizona se trouve la loi promulguée l’été dernier par le gouverneur républicain contre l’immigration clandestine et qui permet notamment d’