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grand angle

Santa Marta, favela désarmée

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Il y a deux ans, l’armée brésilienne prenait d’assaut ce bidonville de Rio, fief des narcotrafiquants. Aujourd’hui, ses 10 000 habitants vivent dans une paix relative sous contrôle policier. Une priorité pour le gouvernement.
publié le 11 janvier 2011 à 0h00

Une véritable scène de telenovela. Sur les hauteurs de la favela (bidonville) de Santa Marta, à Rio, deux couples de touristes américains, canette de Coca à la main et reflex numérique à l'épaule, se pressent autour de Ricardo, un jeune habitant des lieux devenu guide de la misère pour une poignée de dollars par jour. «Je leur ai fait découvrir l'un des plus beaux points de vue carioca», assure-t-il la visite terminée, après avoir confié ses protégés à un taxi qui les ramène vers leur hôtel des quartiers résidentiels d'Ipanema ou de Copacabana. A quelques centaines de mètres d'altitude, la «place» Michael-Jackson - le chanteur y a tourné le clip du titre They Don't Care About Us, en 1996 - offre en effet un panorama grandiose sur la baie de Rio hérissée de ses moros («collines») verdoyants.

La communauté de Santa Marta, située tout près du centre-ville au-dessus du quartier de Botafogo, est un entrelacs de venelles qui serpentent à flanc de colline sous les bras du Christ rédempteur, symbole de la capitale carioca. Quelque 10 000 habitants s’y entassent dans des baraques de briques, de tôles ou de planches. La règle qui prévaut dans l’édification des favelas où personne ne détient de titre de propriété est respectée : plus on monte, plus la pauvreté est criante. Surplombant l’ensemble du site, le bâtiment qui abrite l’Unité de police pacificatrice (UPP) est en revanche un édifice moderne construit en dur et peint en bleu et blanc.

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