Au lendemain de son intervention télévisée et d'une nouvelle journée d'affrontements en Tunisie, le président Ben Ali peut compter sur le soutien d'une partie de la presse du pays. Ainsi l'édito du Temps, l'un des principaux quotidiens francophones de Tunis, qui se définit comme «indépendant», est sans ambiguïté. Intitulé «Lubies», il fait écho point par point au discours du président tunisien (reproduit par ailleurs en intégralité, via l'agence de presse tunisienne).
Raouf Khalsi y dénonce la violence, n'hésitant pas à convoquer Sartre («La violence n'est pas accoucheuse d'histoire»). Pour l'éditorialiste, «l'écrasante majorité des Tunisiens» refuse la violence parce qu'ils «savent qu'[elle] est instrumentalisée». Dans son viseur notamment, les élites du pays, «qui se disent libérales ou de gauche», «confondues dans ces brumes narcissiques où l'on en arrive à pavoiser quand nos enfants vont à leur propre mort». «Les Tunisiens sont trop attachés à leur acquis pour les suivre dans leurs lubies», écrit-il.
Raouf Khalsi raille aussi les leçons de démocratie livrées par les Etats-Unis. «La démocratie? C'est 300.000 postes d'emploi qui seront créés avant la fin 2012, tem