C’est à Moscou que leur destin s’était joué. Par longs ricochets, les deux jeunes Français assassinés au Niger sont les victimes de l’aventure dans laquelle la direction soviétique s’était lancée en envahissant l’Afghanistan. Pour la Russie, il en allait de la nécessité d’y préserver une influence devenue chancelante. Pour Ronald Reagan, ce fut la fenêtre de tir qu’il se cherchait. Non seulement les pays arabo-musulmans, souvent liés aux Soviétiques, s’étaient insurgés contre cette invasion mais il était clair que les chars de l’Armée rouge auraient plus de mal à manœuvrer dans les montagnes afghanes que dans les plaines tchécoslovaques.
En quelques semaines, l’Amérique décide de prendre «l’empire du mal» à ce piège asiatique et c’est ainsi qu’elle a inventé la galaxie islamiste dont Al-Qaeda au Maghreb islamique, Aqmi, est l’une des dernières planètes. Mobilisant l’argent saoudien et les services secrets pakistanais, la Maison Blanche organise une résistance afghane en lui fournissant des armes, lui donne des bases arrières en lui obtenant le soutien logistique du Pakistan et la renforce de Brigades internationales de l’islam, de volontaires dont elle facilite la venue des quatre coins du Maghreb et du Proche-Orient.
Politiquement inventive, cette stratégie est plus que payante. L’Armée rouge s’essouffle et s’enferre à Kaboul. L’URSS perd cette guerre et, lorsque Mikhaïl Gorbatchev lance sa pérestroïka pour tenter de sauver la Russie de la faillite communiste, l’un de ses pre