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témoignage

A Bizerte, près de Tunis, «les gens se protègent eux-mêmes, armés de gourdins»

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par Recueilli par Elodie AUFFRAY
publié le 13 janvier 2011 à 20h07

Un témoin contacté par libération.fr relate la situation à Bizerte (ville côtière à 60 km de Tunis), où des magasins ont été saccagés ce jeudi. ce témoin est contributeur du site nawaat.org, auquel nous avons consacré un article mercredi.

«Ce n'est pas encore le chaos, mais les gens ont très peur. Cet après-midi, des magasins ont été littéralement saccagés: un Monoprix (qui appartient au groupe Mabrouk, propriété d'un gendre du président Ben Ali), une agence bancaire, un bijoutier... A part ces plaies, la ville reste relativement calme. Mais les gens sont effrayés: voyant cela, ils se sont organisés pour se protéger eux-mêmes. Car la police semble avoir déserté la ville, en tout cas je n'ai vu aucun policier.

«Dans ce genre de mouvements sociaux, il y a toujours des gens qui cherchent à profiter de la situation. Mais il est possible aussi que ce soient des bandes envoyées pour aggraver la situation, chargées de propager la terreur pour qu'après, les autorités passent pour la seule issue face au chaos.

«Je suis en ce moment dans le quartier de la Corniche, un quartier un peu huppé qui n'a pas été touché par les saccages. Mais les gens veulent se protéger. Un groupe d'une soixantaine de personnes, armées de gourdins, arrête les voitures, regarde à l'intérieur avant de les laisser passer. Tout ça est un peu improvisé, part dans tous les sens. Une centaine d'a