Le Liban vient de plonger une nouvelle fois dans l’inconnu. Faute de pouvoir faire plier le Premier ministre pour qu’il désavoue le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), le Hezbollah et ses alliés ont choisi l’épreuve de force en retirant hier 11 ministres, faisant chuter le gouvernement, comme le prévoit la Constitution. Encore Premier ministre lorsqu’il est arrivé à Washington, Saad Hariri ne l’était plus au moment où il a rencontré, hier soir, Barack Obama pour discuter de la situation. C’est donc un camouflet très étudié que lui a infligé le Parti de Dieu.
Coup de grâce. Auparavant, le parti chiite avait lancé un ultimatum, donnant à Hariri un délai de «quelques heures» pour qu'il cède. Soutenu par Washington et Paris, le Premier ministre avait refusé de dénoncer un tribunal qui enquête sur l'assassinat de son père, Rafic Hariri. Le parti armé chiite a aussitôt mis sa menace à exécution, donnant le coup de grâce à un gouvernement qui ne se réunissait déjà plus depuis trois mois.
A l'origine du conflit, la prochaine remise de l'acte d'accusation du TSL sur l'attentat du 14 février 2005 qui a coûté la vie à l'ex-Premier ministre et 22 autres personnes. De l'aveu même du Hezbollah, plusieurs de ses membres vont figurer parmi les inculpés. D'où la colère de ses dirigeants qui accusent l'instance d'être «à la solde d'Israël et des Etats-Unis» et d'avoir mené son enquête à partir de «faux témoins».
Le retrait des ministres intervient en