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Analyse

Ben Ali tente de sauver les meubles

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Dans un discours télévisé hier soir, le chef de l’Etat a annoncé plusieurs mesures d’ouverture politique pour calmer la rue. Trop tard ?
Le président tunisien Ben Ali, le 13 décembre 2010 à l'aéroport de Tunis-Carthage (© AFP Fethi Belaid)
publié le 14 janvier 2011 à 0h00

Pour la troisième fois depuis le début des troubles qui secouent son pays, le 17 décembre, le président tunisien s'est adressé solennellement à son peuple. Mais, une fois de plus, il est en retard sur les événements, proposant mardi des emplois quand les manifestants demandaient la liberté et promettant hier de libéraliser quand la rue ne veut plus qu'une chose : son départ. «Je vous ai compris», s'est exclamé hier soir Ben Ali, promettant plus de pluralisme et de démocratie et surtout, laissant entendre qu'il ne se représenterait pas en 2014. Il a ainsi promis la «liberté totale» pour l'information, ainsi que l'arrêt de la censure sur Internet, «dans la limite de nos valeurs et de l'éthique». Comme le régime a toujours clamé que les médias et Internet étaient libres, rien de nouveau sous le soleil. Ben Ali a aussi promis la liberté de manifestation «pacifique» aux partis, à condition qu'ils en précisent le lieu et le moment à l'avance. Ce qui, vu la situation anarchique qui prévaut en Tunisie, n'a aucun sens…

Système électoral. Pour calmer l'ire de la population, le dictateur a promis une avalanche de commissions : à celle censée enquêter sur la corruption annoncée mardi, sont venus s'ajouter l'une sur les événements des derniers jours, notamment les abus et les morts ; une autre enfin pour réformer le système électoral d'ici aux élections de 2014. Le président Ben Ali a proposé que les législatives soient dissociées de la