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TRIBUNE

Niger : les impasses de la réponse «musclée»

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par Par LA REVUE «MULTITUDES»
publié le 14 janvier 2011 à 0h00

L'ensemble de la classe politique a montré une belle unanimité pour soutenir les actions de son gouvernement au Niger. François Hollande affirme qu'il faut être «unis dans la lutte contre le terrorisme». Dominique de Villepin souligne que l'assaut «était légitime». François Bayrou évoque «la mobilisation générale qui s'impose en face de cette barbarie». Chacun se fait l'écho du Président, pour qui «c'est la nation entière qui condamne un acte barbare perpétré par des barbares, un acte d'une lâcheté inouïe». Quand donc des représentants officiels de «la gauche» comprendront-ils qu'un tel consensus républicain creuse la tombe de la sensibilité qui devrait faire la force réelle d'une politique oppositionnelle ? Que M. Sarkozy joue au petit Bush pour nourrir sa petite «guerre contre le terrorisme» (et retrouver une chance de gagner la prochaine élection) ne surprendra personne. Le consensus proclamant que «la faiblesse serait coupable» regorge toutefois d'une testostérone nauséabonde - à la fois coloniale, obscène et suicidaire.

Bien entendu, on ne peut que condamner l’acte de violence injustifiable des preneurs d’otages. Il n’empêche que le consensus actuel trahit le colonialisme dans lequel baigne toujours la classe politique, de gauche comme de droite. Imaginerait-on autrement qu’avec une surprise incrédule que le gouvernement du Niger envoie ses troupes pour libérer deux de ses ressortissants séquestrés dans le Dauphiné - ou mis en garde à