Mardi soir, Amr Abdel Zaher, un policier de 23 ans, est monté dans le train 979 entre Assiout, en Moyenne-Egypte, et Le Caire, lors de son arrêt dans le village de Samalut. Il a sorti son arme de service, puis tiré sur les passagers. Un homme de 71 ans est mort. Cinq autres personnes ont été blessées. Amr Abdel Zaher a été arrêté et placé en détention. Il est poursuivi pour «meurtre avec préméditation». Voilà les faits, tels que tout le monde les admet en Egypte. Là où plus personne n'est d'accord, ce sont sur les motivations de cette fusillade.
Le jeune policier est en effet musulman, et ses victimes coptes, comme beaucoup d'habitants de cette région, où la minorité chrétienne est fortement représentée. Pour certains, il s'agit donc d'une nouvelle attaque de nature confessionnelle, dix jours après l'attentat qui a fait 21 morts devant une église d'Alexandrie. Selon un prêtre de Samalut, un des blessés a déclaré aux enquêteurs que le policier avait crié «Allah o Akbar» avant d'ouvrir le feu sur un groupe dont les femmes, non voilées, désignaient comme chrétien. A en croire d'autres, comme un passager du train cité par le journal pro gouvernemental Al-Ahram, il a au contraire vidé son chargeur indistinctement sur les voyageurs assis de part et d'autre du couloir central.
Conscientes de l'effet potentiellement dévastateur de cette attaque, dans un contexte intercommunautaire tendu, les autorités ont immédiatement rejeté sa dimension confessionnelle. Le