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Libération

Ben Ali en fuite, le Premier ministre assure l'intérim en Tunisie

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publié le 15 janvier 2011 à 0h21

Journée historique en Tunisie: le président Zine El Abidine Ben Ali, a fui vendredi son pays, après 23 ans de règne sans partage, devenant ainsi le premier dirigeant d’un pays arabe à quitter le pouvoir sous la pression de la rue. Il s’est envolé de Tunis pour une destination inconnue au terme d’un mois d’une contestation populaire, que les Tunisiens ont eux-mêmes baptisée "Révolution du jasmin", et qui a été réprimée dans le sang au prix de plusieurs dizaines de morts.

Quasi-simultanément, Mohammed Ghannouchi, Premier ministre sortant, a annoncé dans le soirée à la télévision qu’il assurait l’intérim de la présidence jusqu’à nouvel ordre. Il a précisé qu’il assumait ces fonctions de président par intérim en vertu d’un décret signé par son prédécesseur Zine El Abidine Ben Ali avant son départ du pays. Sur un ton grave, il a aussitôt lancé un appel à l’unité: "j’appelle les Tunisiens toutes sensibilités politiques et régionales confondues à faire preuve de patriotisme et d’unité". Il s’est également engagé à respecter la Constitution.

"C’est le premier chef d’Etat arabe amené à fuir le pouvoir sous la pression populaire", a indiqué Zaki Laidi, directeur de recherches à l’Institut d’études politiques de Paris, sur la chaîne de télévision d’informations France 24. "C’est quand même un événement colossal dans une région du monde qui se caractérise par une longévité non démocratique des régimes, qui n’a aucun équivalent dans le monde", a-t-il souligné.

La fuite de Ben Ali