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Libération
reportage à Paris

«C'est aujourd'hui l'indépendance, pas en 1956»

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Au lendemain de la chute de Ben Ali, quelque 8000 Tunisiens, Franco-tunisiens, Français et Algériens ont manifesté ce samedi à Paris. Pour exprimer leur fierté et leur joie surtout, leurs inquiétudes aussi.
Place de la République, samedi 15 janvier. (E.A.)
publié le 15 janvier 2011 à 17h18
(mis à jour le 15 janvier 2011 à 19h06)

Une heure avant le rendez-vous, fixé à 14 heures, la place de la République à Paris résonne déjà de l'hymne national tunisien. «Ô défenseurs de la nation! Donnons ses lettres de gloire à notre temps! Dans nos veines le sang a tonné: mourrons, mourrons, pour que vive la patrie!»

Le chant est repris, rechanté, ré-entonné, et encore rechanté dans le cortège du rassemblement de solidarité avec les Tunisiens, prévu depuis plusieurs jours. Les Tunisiens de France, les vieux, les jeunes, les enfants, les femmes, se soûlent de ces paroles, au lendemain de la chute de Ben Ali, le dictateur honni. Le drapeau national blanc et rouge est légion.

Nesrine, 19 ans, l'a peint sur ses mains et ses joues.

«Je suis joyeuse et fière surtout»

, dit l'étudiante.

«Je suis heureuse et ravie qu'un pays ait pu, par la force de son peuple, remplacer le pouvoir dictatorial, et sans intervention de l'étranger, c'est très important. J'espère que ça sera pareil dans les autres pays arabes» se réjouit surtout Dounia, 32 ans, algérienne. Elle n'était d'ailleurs pas la seule dans le cortège. Le drapeau du pays voisin a aussi flotté sur la statue de la place de la République, aux côtés de celui de la Tunisie et d'une banderole proclamant un «Maghreb united». Entendu dans la foule, une mère à sa petite fille: «Ils manifestent parce qu'ils ont renvoyé leur dictate