«Les Tunisiens sont tellement fiers et heureux ce matin. Malgré le désolement des destructions un peu partout et les frayeurs de la nuit, il y a un tel sentiment de fraternité et de dignité nationale retrouvée. Les Tunisiens sont débarrassés de leur honte d’eux-mêmes.
Ce matin, les visages sont marqués par le peu de sommeil, entre auto-surveillance de son quartier, de sa maison, et appels aux amis et à la famille pour prendre des nouvelles.
La nuit a été marquée, à Tunis, par le bruit des patrouilles militaires, accompagnés des hélicoptères, lesquels ont directement tirés sur certaines bandes de pillards. Personne ne doute que ce sont les forces spéciales de Ben Ali qui se défoulent, obéissant aux derniers ordres donnés avant de partir. Ici, dans mon quartier, toutes les boutiques qui n’avaient pas de solides rideaux de fer ont leur vitrines défoncées et, le plus souvent, ont été dévalisées et saccagées. A Sousse, une amie me rapporte que la gare de train a brûlé. Des hôpitaux aussi ont été attaqués. La télévision nationale et les simples citoyens avec Facebook ont contribué à relayer les appels de détresse pour mieux coordonner les interventions de l’armée.
Les «chiens de Ben Ali» ont grand ouvert les prisons, libérant les prisonniers les plus dangereux. C’est une bonne nouvelle, cela fait de la place pour qu’ils y aillent.
Je suis juste déçu de ne pas avoir réussi à shooter au bon moment l’un des portraits géants de ZABA décroché d’un mur d’immeuble de bureau, c’était beau et