Menu
Libération
Analyse

En plein chaos, Tunis se cherche un pouvoir

Article réservé aux abonnés
Alors que l’armée et la police luttent contre les milices fidèles à Ben Ali, le Premier ministre tente de former un gouvernement avec l’opposition.
Fouad Mebazaa le 15 janvier 2011 à Tunis (AFP Fethi Belaid)
publié le 17 janvier 2011 à 0h00

Pendant qu’une lutte sauvage fait rage entre organes de sécurité à Tunis, une course contre la montre est engagée pour combler le vide du pouvoir au sommet de l’Etat tunisien. L’armée et la police, loyales aux nouvelles autorités, se sont battues hier dans les rues du centre de Tunis et au palais présidentiel de Carthage pour tenter de désarmer les milices restées fidèles à Ben Ali. Ces dernières ont semé la terreur tout au long du week-end, pillant, rançonnant les citoyens, s’attaquant à des prisons, des hôpitaux et des supermarchés. D’autres, postés sur les toits ou circulant dans des taxis et des voitures de location, tiraient sur les passants pour semer la terreur et le chaos.

Fuite en avant. Pour tenter de couper court à cette campagne de déstabilisation, les nouvelles autorités (dans lesquelles le général Rachid Ammar, chef d'état-major de l'armée de terre, semble jouer un rôle décisif) ont fait arrêter le général Ali Sériati, chef de la garde présidentielle et grand ordonnateur de la campagne de répression et de torture dans les années 90. Il était en fuite, tout près de passer en Libye, où le colonel Kadhafi soutient encore ouvertement Ben Ali. Kaïs ben Ali, le neveu du dictateur déchu, a aussi été appréhendé, les armes à la main. Ces arrestations, ainsi que l'assaut donné au palais présidentiel où sont réfugiés des jusqu'au-boutistes de l'ancien régime, devraient faire baisser le niveau de violence dans les jours à venir.

La fuite en avant des nostalg