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Libération

La garde blanche d’El Jazira

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14 janvier 2011… La victoire de la Tunisie militante a été flagrante sur tous les fronts.
par Taoufik Ben Brik, Journaliste
publié le 17 janvier 2011 à 15h25

La garde blanche redouble de férocité. Etat de siège, intronisation des ombres de Ben Ali, branle-bas de combat du côté des milices du RCD (le parti de l'ex-président Ben Ali), complicité des figurines de l’opposition fantoche, avec l’aide d’un allié de taille: El Jazira de Cheikha Mouza. «NO PASSARED», clament ceux qui ont porté la rue tout le long des années de braise.

14 janvier 2011… La victoire de la Tunisie militante a été flagrante sur tous les fronts. Le 14 janvier, la Tunisie, par on ne sait quel sortilège, est devenue une image planétaire, un commentaire, un reportage écrit dans toutes les langues mortes et vivantes. Ben Ali, sur le podium des tyranneaux déchus, reçoit sa médaille d’or, devançant d’une tête Ceausescu et autres Chah d’Iran. La victoire a été totale et sans équivoque. Inouïe ! Comme le sont toutes les victoires gagnées par les David contre les Goliath.

Loi du silence

Lorsque Ben Ali, dès son ascension en 1987, a fait régner l’omerta, la loi du silence, on n’avait que dalle. Tout ce qui pouvait colporter l’information, les nouvelles, la pensée a été brûlé au napalm: presse écrite, radio, TV, livres, théâtre, cinéma, musique, festivals, meetings, manifestations de rue. Tous les relais de la société, ces traditionnelles caisses de résonance de la vox populi, ont été disloqués (syndicats, associations, partis, ordres professionnels, mosquées…).

Qu’un quidam est torturé dans les locaux d’un commissariat d’une sous-préfecture, qu’une émeute éclate pour des raisons obscures