Menu
Libération

La Tunisie, nouvel horizon du monde arabe

Article réservé aux abonnés
Au Liban, en Egypte ou en Jordanie, la «révolte du jasmin» est au centre de toutes les discussions.
Libanais et Tunisiens vivant au Liban agitent le drapeau tunisien devant le QG de l'ONU à Beyrouth, dimanche 16 janvier. (REUTERS)
publié le 17 janvier 2011 à 0h00
(mis à jour le 17 janvier 2011 à 7h10)

Signe que les populations sont ravies, les blagues ont commencé de fuser à travers tout le monde arabe à propos de la chute du président Ben Ali. La plus impertinente est venue du Liban et vise Michel Aoun, l'allié chrétien du Hezbollah, que l'on dit prêt à tout pour parvenir au pouvoir : «Savez-vous pourquoi les Tunisiens sont redescendus dans la rue et ont réclamé le retour de Ben Ali ? Non ? Parce qu'Aoun a annoncé qu'il voulait se présenter à la prochaine élection présidentielle tunisienne.» A Beyrouth aussi, la chute de Ben Ali est au centre des conversations. Un micro-trottoir dans quelques capitales arabes, diffusé hier par la télévision qatarie Al-Jezira, montrait que l'onde de choc tunisienne dépassait largement le Maghreb. «Si les régimes arabes ne donnent pas de droits à leurs peuples, ils vont subir le même sort qu'en Tunisie», prédisait un Egyptien. Une jeune femme renchérissait : «C'est dans la rue que doit se retrouver l'opposition.» A Oman, on soulignait qu'une telle révolte «n'était pas arrivée dans le monde arabe depuis mille ans». Dans les Emirats arabes unis, en revanche, les sentiments étaient plus mitigés.

«étincelle». C'est de Jordanie qu'est venue la première réaction visible, avec des manifestations vendredi contre la vie chère dans plusieurs villes, dont Amman, avec des slogans sans équivoque : «Salutations aux Tunisiens» ou encore «2011, année des changements dans le monde arabe».