Samedi à 10 heures, une file d'attente s'est formée devant le Palais du peuple à Abidjan pour assister au meeting de Simone Gbagbo. A 61 ans, la première dame jouit d'une grande influence sur son mari, le président sortant, soumis à de fortes pressions internationales. Laurent Gbagbo conteste la victoire électorale de son rival, Alassane Ouattara, lors d'une présidentielle dont les résultats ont été certifiés par les Nations unies. Le show de «la Hillary Clinton des tropiques» ne s'est pas tenu dans un stade mais une salle de 4 000 places «facile à remplir», selon un diplomate européen qui juge le régime Gbagbo «le dos au mur, sur la défensive». C'est le message contraire qu'a voulu envoyer samedi le clan Gbagbo, dont Simone, historienne de formation et ancienne dirigeante syndicale, représente l'aile dure.
Procession. Avec un art politique consommé, la communion s'est ouverte sur la bénédiction d'un imam d'Abobo. Ce quartier populaire d'Abidjan, fief des partisans d'Alassane Ouattara, a été la semaine dernière le théâtre d'accrochages qui ont fait 7 morts du côté de l'armée «loyaliste» acquise à Laurent Gbagbo. Vêtue d'une longue robe crème, Simone Gbagbo a fait une entrée en procession, encadrée par des gardes du corps et des fidèles. Installée au centre de la scène, sur une estrade où trônait un fauteuil doré au velours rouge, elle a laissé les dignitaires et les chanteurs se succéder pendant deux heures avant de prendre la parole.
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