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Libération

Sur la piste des fonds de Ben Ali

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La Tunisie après Ben Alidossier
Paris gèle les avoirs du président déchu.
publié le 17 janvier 2011 à 0h00

Finalement, ce fut Djedda, au bord de la mer Rouge. Dans sa fuite précipitée, vendredi soir, il semble bien que Ben Ali ne savait pas, au moment de décoller de Tunis, où il allait atterrir. Après une escale technique en Sardaigne, le jet du chef de l'Etat déchu a pris la direction de l'Arabie Saoudite. Le cabinet du roi Abdallah s'est contenté d'annoncer l'accueil de cet hôte encombrant «en considération pour les circonstances exceptionnelles que traverse le peuple tunisien». Ben Ali devrait être tenu à une obligation de réserve et il semble qu'il n'ait pas l'intention de s'éterniser dans le royaume, dont le mode de vie austère ne convient pas forcément à sa turbulente famille. Il y a de fortes chances que, dans les semaines à venir, Ben Ali déménage pour la Libye. Kadhafi, qu'il connaît depuis 1974, a déclaré samedi toujours le considérer comme le président légitime de la Tunisie. Les deux hommes sont liés par de multiples intérêts financiers.

Ailleurs, la traque des capitaux de Ben Ali s'organise. Dans un communiqué diffusé samedi, l'Elysée a indiqué que la France avait «pris les dispositions pour que les mouvements financiers suspects concernant des avoirs tunisiens en France soient bloqués administrativement». Une mise sous surveillance confirmée par le ministre du Budget, François Baroin. Tracfin, le service antiblanchiment de Bercy, a reçu pour mission «d'informer les établissements financiers[pour qu'ils exercent]une vigilance su