Samir Taamallah, poète, écrivain, dans les manifestations ce mardi à Tunis:
«Sous Ben Ali, je publiais articles et poésies dans la presse, mais sous un pseudonyme. A partir de 1994, mes livres ont connu la censure. Avec des amis, on les imprimait clandestinement et les distribuait sous le manteau.
«A cette époque, j'ai été condamné plusieurs fois pour ma participation à des manifestations politiques. J'ai passé plus de huit années dans la clandestinité, avec sur le dos une condamnation à neuf ans et trois mois de prison pour mon appartenance au Parti communiste des ouvriers de Tunisie [PCOT, non reconnu jusqu'à aujourd'hui]. C'est le sujet de mon prochain roman: la vie dans la clandestinité, la souffrance du peuple tunisien et son sursaut démocratique. Ces dernières semaines pas question de me retrancher dans l'écriture, j'ai préféré vivre la poésie en actes dans les rues.
«Ce mardi, je fais partie des manifestants, rassemblés depuis 9 heures ce matin avenue Bourguiba dans la capitale. Ici, comme dans de nombreuses villes du pays, le peuple est toujours dans la rue, exigeant la dissolution du RCD [le parti du président déchu Ben Ali, ndlr]. Nous protestons contre ce nouveau gouvernement dit "d'union nationale" qui n'est rien d'autre que la continuité du régime de Ben Ali! La dictature est encore là.
«A voir comment sont traités les citoyens qui manifestent pacifiquement, dispersés à coups de matr