L’ancien président «à vie» Jean-Claude Duvalier, chassé du pouvoir par une insurrection populaire en 1986, est revenu dimanche après-midi en Haïti après vingt-cinq ans d’exil en France. A la surprise générale et alors que le pays traverse une grave crise politique, Duvalier, qui avait succédé en 1971 à son père François et que les Haïtiens surnomment «Baby Doc», a atterri à l’aéroport de Port-au-Prince, dans un vol de la compagnie Air France.
Dès sa descente d'avion, l'ancien despote a déclaré «vouloir aider le peuple haïtien», tandis que le Premier ministre, Jean-Max Bellerive, estimait qu'il avait «le droit de rentrer au pays». Pourtant, l'ex-dictateur qui a gouverné l'Etat d'une main de fer pendant quinze ans avec l'aide de ses milices, les «tontons macoutes», est notamment accusé de détournements de fonds pendant ses années de présidence. Il aurait ainsi volé plus de 80 millions d'euros sous le couvert d'œuvres sociales. En 1986, il avait trouvé refuge dans sa vaste demeure de la Côte-d'Azur avant de s'établir en banlieue parisienne, soi-disant ruiné.
Hier, son nom revenait sur toutes les lèvres dans la capitale, Port-au-Prince.«Pourquoi est-il revenu ?» se demandait ainsi Rosemond, un jeune lycéen de Pétionville en apprenant l'événement. Dès dimanche, en fin d'après-midi, la nouvelle s'était répandue à grands coups de téléphone portable et quelques centaines de sympathisants étaient venus l'accueillir à l'aéroport Toussaint-Louverture. Parmi eux