Passer du jour au lendemain d’un appui total à une dictature à un soutien au mouvement démocratique qui suit n’est pas chose aisée. C’est donc avec confusion et embarras que le gouvernement français s’exprime depuis quelques jours à propos de la «Révolution du jasmin».
Révélateur de cette gêne, le cas de Michèle Alliot-Marie qui, il y a tout juste une semaine, avait proposé de mettre à disposition du régime de Ben Ali l’expérience de la France en matière policière pour l’aider à mater la rébellion. Depuis, de nombreux membres de l’opposition demandent des excuses de la part de la ministre des Affaires étrangères, voire sa démission. Même son camp ne la soutient que timidement. Convoquée ce matin par les députés à l’Assemblée nationale, elle risque de passer un mauvais moment.
Mardi dernier, déjà, Alliot-Marie avait été interpellée par les députés de l'opposition sur les incohérences de la politique française, soutenant la «dictature» de Ben Ali en Tunisie et le processus démocratique en Côte- d'Ivoire. Loin de reprendre à son compte la qualification du régime tunisien, elle avait préféré louer «le savoir-faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité» qui aurait permis «de régler des situations sécuritaires de ce type» et proposé «aux deux pays de permettre, dans le cadre de la coopération, d'agir dans ce sens».
Souci humanitaire. Avec la chute de Ben Ali, la ministre doit s'expliquer. Dimanche, interrogée par