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Portrait

Leila Trabelsi, la cleptodame

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Ecartant les clans rivaux, l’omnipotente épouse de Ben Ali a pillé le pays au profit de sa famille.
Leila Ben Ali, à Tunis le 28 octobre 2010. (AFP)
publié le 18 janvier 2011 à 0h00
(mis à jour le 18 janvier 2011 à 11h00)

C'est l'histoire d'une Du Barry qui s'est prise pour la Pompadour et aurait pu finir comme Marie-Antoinette. L'histoire d'une «coiffeuse», qui a failli être la Régente de Carthage (1) avant de partir sous les huées de son peuple. L'influence de Leila Trabelsi, la deuxième épouse de Zine al-Abidine ben Ali, et de son clan familial était telle sur l'économie et le pouvoir tunisien que c'est à se demander qui a entraîné qui dans sa chute. Avant de quitter la Tunisie, pendant que son mari pensait encore pouvoir sauver son siège, elle aurait embarqué 1,5 tonne d'or, selon le Monde, citant des sources à l'Elysée.

Tout comme son mari, Leila Trabelsi est née, en 1957, dans une famille pauvre de 11 enfants, dont elle serait la seule fille. Elle grandit dans la médina de Tunis, devient coiffeuse et se marie jeune pour divorcer trois ans plus tard. Elle entame une liaison avec le général Ben Ali, chef de la Sûreté générale dans les années 80 et lui donne rapidement une fille, Nasrine, en 1986. Ben Ali dépose Bourguiba, le père de l’indépendance l’année suivante et, un an plus tard, divorce de sa première femme, Naïma Kefi, fille du général qui a parrainé toute sa carrière. Une deuxième fille, Halima, naît en 1992, l’année où le Président se remarie avec Leila Trabelsi.

Une fois légitime, la Première Dame s’attache à combattre les clans concurrents qui gravitent autour du chef de l’Etat. Avec une efficacité certaine. Les frères et sœurs de Ben Ali, qui prospèrent surtout