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Libération
Récit

Berlusconi ébranlé par Ruby

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Le président du Conseil italien est fragilisé par l’enquête sur sa relation avec la jeune prostituée marocaine. Il risque trois ans de prison.
Karima el Mahroug, alias «Ruby». (© AFP Giuseppe Aresu)
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 19 janvier 2011 à 0h00

Il a résisté à d’innombrables accusations de corruption, de fraude fiscale ou de «faux en bilan». Il a même survécu à des soupçons de complicité avec la mafia et politiquement surmonté deux défaites électorales. Mais la petite prostituée marocaine Ruby pourrait finalement avoir percé le cuir du «Caïman».

Avec l'accumulation des révélations sur de présumées fêtes érotiques dans ses différentes villas, la figure de Silvio Berlusconi, 74 ans, n'a sans doute jamais été aussi ébranlée. «Sommes-nous sûrs qu'il soit encore l'homme en mesure d'empêcher l'avènement d'un gouvernement des gauches ?» s'interrogeait d'ailleurs hier matin le quotidien de droite Libero à la lumière des révélations sur «les orgies» du Cavaliere, selon l'expression d'un ancien préfet de police.

«Bounga bounga». Ce n'est pas la première fois que le président du Conseil est rattrapé par des affaires de mœurs. Entre la découverte, en 2009, de son affection particulière pour la petite blonde napolitaine Noemi Letizia, qui avait provoqué la demande de divorce de Veronica Lario au motif qu'elle ne pouvait «rester avec un homme qui fréquente des mineures», ou la «passe» révélée par la prostituée quadragénaire Patrizia D'Addario, Berlusconi a toujours résisté aux critiques sur sa vie privée. «Je suis une personne joyeuse, j'aime la vie et les femmes», plaisantait-il encore en octobre, sous la bienveillance de la plupart de ses partisans, alors que