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Analyse

Hu Jintao débarque à Washington en période de grand froid

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Yuan, influence militaire, droits de l’homme : les sujets sensibles au menu des discussions entre les présidents chinois et américain sont nombreux.
publié le 19 janvier 2011 à 0h00

Le président chinois, Hu Jintao, a entamé hier une visite d’Etat de quatre jours aux Etats-Unis. Le représentant de la seconde puissance économique mondiale sera reçu avec des égards que Washington accorde rarement à des dignitaires étrangers, même à ses alliés. Hu dînera à deux reprises à la Maison Blanche, dont une fois en quasi-tête-à-tête avec Obama dans un salon intime. Singulière rencontre entre le Prix Nobel de la paix 2009 et le «geôlier» du Nobel 2010, le dissident Liu Xiaobo : il ne faudra pas s’attendre à des proclamations d’amitié.

«Hardiesse». Qualifiée de «partenariat stratégique constructif» pendant les années Clinton, la relation sino-américaine est désormais ravalée au rang de simple «coopération constructive» et est devenue «ambiguë», déplorait hier le quotidien chinois Global Times.«La méfiance règne de part et d'autre», reconnaissait à la mi-janvier la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton. Semblant craindre que les perceptions puissent prendre le pas sur la realpolitik, celle-ci a tenu à mettre en garde les Cassandre : «Certains voient dans la croissance chinoise une menace qui va conduire à un conflit du style guerre froide ou à un déclin américain. Tandis qu'en Chine, certains pensent que les Etats-Unis ont pour objectif de contenir leur essor et brider leur croissance, attisant ainsi une nouvelle forme de nationalisme chinois.» C'est dire si les rapports entre Washington et la grande