Ne l'appelez plus TV7. L'unique chaîne de télévision publique tunisienne a changé de nom et de logo ce week-end. C'est désormais la «Télévision tunisienne nationale». Le rouge et le blanc, couleurs du drapeau national, ont remplacé le mauve, couleur fétiche du régime de Ben Ali. Et plus aucune référence au chiffre sept, autre symbole d'un véritable culte de la personnalité instauré par le dictateur déchu.
En 23 ans de règne, le sept s'est instillé partout. «Place du 7 novembre, rue du 7, Avenue du 7, Boulevard du 7, Aéroport du 7, Université du 7, Epicerie du 7, Pharmacie du 7, Stade du 7, Café du 7...», recense, dans un groupe Facebook «contre le ridicule culte du chiffre sept», le cybermilitant Hamadi Kaloutcha, de son vrai nom Soufiene Bel Haj.
Marquer le territoire
«Il y a des rues du 7 novembre, des monuments du 7 novembre, dans le moindre petit village. Le pouvoir a utilisé cet emblème pour marquer le territoire, quadriller l'espace», rapporte le sociologue Vincent Geisser, chercheur à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAN) et coauteur du Syndrome autoritaire: politique en Tunisie de Bourguiba à Ben Ali.
Pourquoi le sept? «Il se murmure dans la population que Ben Ali est un superstitieux», souligne Vincent Geisser. Cet homme issu de l'armée