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Libération

Dans la Tunisie de Ben Ali, l'étrange culte du chiffre 7

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L'ex-président tunisien Ben Ali lors du congrès de son parti, le RCD, le 30 juillet 2008. (AFP/Fethi Belaid)
publié le 20 janvier 2011 à 17h40
(mis à jour le 21 janvier 2011 à 16h00)

Ne l'appelez plus TV7. L'unique chaîne de télévision publique tunisienne a changé de nom et de logo ce week-end. C'est désormais la «Télévision tunisienne nationale». Le rouge et le blanc, couleurs du drapeau national, ont remplacé le mauve, couleur fétiche du régime de Ben Ali. Et plus aucune référence au chiffre sept, autre symbole d'un véritable culte de la personnalité instauré par le dictateur déchu.

Le logo de la chaîne publique, avant et après le 14 janvier.

En 23 ans de règne, le sept s'est instillé partout. «Place du 7 novembre, rue du 7, Avenue du 7, Boulevard du 7, Aéroport du 7, Université du 7, Epicerie du 7, Pharmacie du 7, Stade du 7, Café du 7...», recense, dans un groupe Facebook «contre le ridicule culte du chiffre sept», le cybermilitant Hamadi Kaloutcha, de son vrai nom Soufiene Bel Haj.

Marquer le territoire

«Il y a des rues du 7 novembre, des monuments du 7 novembre, dans le moindre petit village. Le pouvoir a utilisé cet emblème pour marquer le territoire, quadriller l'espace», rapporte le sociologue Vincent Geisser, chercheur à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAN) et coauteur du Syndrome autoritaire: politique en Tunisie de Bourguiba à Ben Ali.

Fontaine (photo: Soufiene Bel Haj).

Pourquoi le sept? «Il se murmure dans la population que Ben Ali est un superstitieux», souligne Vincent Geisser. Cet homme issu de l'armée