«Je pourrais, pour y répondre, citer de larges extraits du très beau discours de Lionel Jospin en octobre 1997 lorsqu’il recevait à Matignon le président Ben Ali.» Ainsi s’exprimait François Fillon, mardi à l’Assemblée nationale, pour voler au secours de sa ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, très critiquée pour avoir proposé de mettre à disposition du président Ben Ali «le savoir-faire» français en matière de maintien de l’ordre. Histoire de renvoyer droite et gauche dos à dos dans leur complaisance à l’égard du régime de Ben Ali, le Premier ministre a ressorti un discours de 1997 de son prédécesseur, prononcé lors d’une visite à Paris du président tunisien. Un parallèle qui ne passe pas du côté de Lionel Jospin, qui réplique dans Libération à François Fillon.
N’est-ce pas de bonne guerre de la part de François Fillon de renvoyer la gauche et la droite à leur complaisance avec le régime tunisien?
J’ai été d’autant plus surpris par les déclarations de François Fillon que je ne passe pas mon temps à critiquer son gouvernement et que je n’ai jamais été complaisant avec le régime tunisien. François Fillon amalgame deux interventions totalement différentes : d’un côté une allocution faite par moi lors d’une visite d’Etat, hors de tout trouble en Tunisie ; et de l’autre une proposition de coopération policière faite par Michèle Alliot-Marie en pleine révolte populaire et alors qu’on comptait des morts. Il ne faut pas confondre diploma