C’est une confrontation houleuse, comme en a rarement connu le Parlement européen. Des députés verts bâillonnés et brandissant des unes blanches de journaux hongrois barrées du mot «censuré» afin de protester contre la loi liberticide sur les médias décidée par le gouvernement hongrois du national-populiste Viktor Orbán. Et ce dernier, dénonçant «une offense au peuple hongrois», lançant : «J’ai l’impression que pour vous, ce n’est pas la loi sur les médias qui pose problème, mais le fait que le peuple hongrois se soit rassemblé.»
Le Premier ministre magyar était venu présenter hier les priorités de son pays pendant son semestre de présidence de l’Union européenne. L’ire des écologistes, de la gauche et des libéraux s’est concentrée sur cette loi sur la presse et les dérives du Fidesz, son parti, qui a remporté près de deux tiers des sièges aux législatives d’avril 2010.
Références. «Ne confondez pas vos remarques liées à la politique intérieure hongroise avec la présidence hongroise [de l'UE]. Si vous ne faites pas cette distinction, je suis prêt à lutter, mais c'est toute l'Union qui en souffrira», martèle, pugnace, Viktor Orbán. Cela n'a pas refroidi Daniel Cohn-Bendit, qui a empilé des références géopolitiques et historiques pour pourfendre la notion d'informations «équilibrées» chère au Premier ministre hongrois : «Vous êtes sur le chemin de devenir un Chávez européen, un national-populiste qui ne comprend pas la structure