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Libération

Un vent de xénophobie souffle sur Israël

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publié le 20 janvier 2011 à 0h00

Manifestations contre les Arabes qui «séduisent les femmes juives», appels à expulser les réfugiés clandestins africains, traités «d'infiltrateurs»,violences contre des passants arabes en plein centre de Jérusalem : Israël est en proie à une vague de xénophobie sans précédent depuis plusieurs années. Des centaines de rabbins ont donné le ton dans une lettre publique en décembre : ils appelaient à interdire la vente ou la location de maisons à des non-Juifs, visant plus particulièrement les Arabes israéliens, qui représentent 20% de la population. L'apathie des pouvoirs publics, qui ont mollement dénoncé cette incitation ouverte à la discrimination raciale sans en sanctionner les auteurs, semble avoir ouvert la boîte de Pandore.

Les manifestations racistes se sont multipliées ces dernières semaines. A Bat Yam, au sud de Tel-Aviv, des centaines de résidents, activistes d'extrême droite et rabbins ont manifesté aux cris de «nous ne permettrons pas aux Arabes de prendre nos filles» pour protester contre l'installation récente d'Arabes israéliens dans la ville. Dans les quartiers populaires de Tel-Aviv et d'Eilat, des centaines de personnes ont défilé contre les réfugiés venus d'Afrique via la poreuse frontière israélo-égyptienne. A Jérusalem, un gang de neuf jeunes qui agressaient des passants arabes dans le centre-ville a été arrêté après avoir blessé, parfois grièvement, plusieurs personnes.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a tenté d