«Nous sommes tous Polar !»«Polar, mon meilleur ami !» Les Vénézuéliens aiment tellement la bière Polar qu'ils affichent ces slogans sur leurs voitures ou leurs tee-shirts. La bouteille estampillée d'un ours blanc a pourtant un adversaire de taille : le président Hugo Chávez, qui prend régulièrement pour cible son fabricant, le premier groupe privé du pays. Il accuse l'entreprise Polar de «conspirer contre lui» et «d'empoisonner» les citoyens avec sa boisson alcoolisée. Le 8 janvier, il a ordonné l'expropriation de plus de 9 000 m2 de terrain lui appartenant sur la commune d'Antimano (banlieue ouest de Caracas) pour y loger des sinistrés des inondations. Les Vénézuéliens ont vu leur chef d'Etat réquisitionner des hôtels et des terrains de golf, exproprier des immeubles pour y loger les 130 000 réfugiés des pluies diluviennes qu'a subies le pays. Chávez a démontré, vidéos à l'appui, que les entrepôts de Polar à Antimano étaient à l'abandon.
Cette expropriation a déclenché un tollé. Essentiellement parce que la société offre depuis quinze ans aux habitants de la commune des soins gratuits pour les enfants mal nourris ou malades, par l'intermédiaire d'une fondation, le Centre de soins et de nutrition infantile (Cania) dont la presse d'opposition estime qu'il pourrait être fermé.«J'y ai emmené mon fils qui avait des problèmes de poids et il a guéri», s'écrie cette mère de famille dans le quotidien El Universal, estim