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Libération

La fin du racket d’Etat va doper la croissance

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Même si les marchés craignent l’instabilité, l’économiste El Mouhoub Mouhoud juge que les performances économiques du pays vont profiter de la transition.
par Raphaël Duizend
publié le 22 janvier 2011 à 0h00

Transition démocratique et croissance économique ne font pas bon ménage, semblent penser les agences de notation. Mercredi, Moody's a dégradé la note de la dette souveraine tunisienne et «changé la perspective de stable à négative», en raison notamment du «récent changement inattendu de régime», tandis que Fitch et Standard & Poor's ont déclaré «envisager» l'abaissement de leur note. Joint par Libération vendredi, El Mouhoub Mouhoud, professeur d'économie à l'université Paris-Dauphine et directeur du Groupement de recherche international du CNRS Dreem (Développement des recherches économiques euroméditerranéennes), estime pourtant que la transition actuelle ne peut avoir qu'un impact positif sur les performances économiques de la Tunisie, à condition que les agences de notation ne sèment pas la panique et que la sécurité des personnes soit assurée.

«Appel d'air». Alors que le gouvernement de transition a annoncé la saisie des biens du clan Ben Ali-Trabelsi, l'inquiétude entoure l'avenir des groupes étrangers présents en Tunisie : pour certains, une partie du capital est détenue par les proches du président déchu (Orange Tunisie est ainsi propriété à 49 % de l'opérateur français et à 51 % d'Investec, société de Marouane Mabrouk, gendre de Ben Ali). Inquiétude infondée selon El Mouhoub Mouhoud : «Très peu de grands groupes sont présents en Tunisie. Hormis dans certains secteurs, dont le tourisme, ce sont surtout des PME q