«Le congrès ? Quel congrès ?» Dans un café de la capitale, Hanoi, où des ados et étudiants se fournissent en copie de CD de pop vietnamienne, Nhi, 24 ans, sirote un yaourt à la glace. La grand-messe du Parti communiste vietnamien (PCV), qui s'est achevée mercredi, elle n'en a pas vraiment entendu parler. Pham Thi Diep, 23 ans, avait, elle, prévu de jeter un œil aux têtes du régime nommées à l'occasion. «Mais je ne me reconnais jamais dans ces politiciens trop vieux», se résigne cette employée d'une agence privée d'enseignement des langues.
Moyenne d'âge de la nouvelle troïka au pouvoir : 62,5 ans. Nguyen Phu Trong, le secrétaire général du PCV, cheveux blancs et grosses lunettes carrées, frôle les 67 ans. Le Premier ministre reconduit, Nguyen Tan Dung, avait bien suscité quelques espoirs de dynamisme à son arrivée à la tête du gouvernement en 2006 : il n'avait «que» 56 ans. Aujourd'hui, il figure parmi les dinosaures de l'appareil. Comme Diep et Nhi, un Vietnamien sur deux a moins de 25 ans. Une génération difficile à séduire. Sauf par opportunisme. «Pour faire carrière dans l'administration, prendre sa carte est indispensable. Surtout pour gravir les échelons, note Le Van Hieu, 21 ans, étudiant à l'Académie des relations internationales. Mais pour moi, ça n'a aucun intérêt : je souhaite travailler dans le commerce.»
Pour prétendre représenter le peuple - et conserver le pouvoir - le Parti, avec 3,6 millions d'adhérents, cherche tout de même