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Libération
Reportage

Alger craint la contagion tunisienne

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Le pouvoir, fébrile, a déployé des milliers de policiers samedi pour dissuader des opposants de manifester.
publié le 24 janvier 2011 à 0h00

Le temps d'une journée, Alger la blanche est devenue Alger la bleue. En prévision de l'appel à la marche lancé par le parti d'opposition du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), les autorités ont en effet déployé une armada impressionnante dans toute la capitale, samedi. La place du 1er Mai, d'où devait partir le cortège, a été envahie par les Compagnies nationales de sécurité, casques, matraques et boucliers anti-émeutes prêts à dissuader toute velléité de rassemblement. A l'Assemblée, où devait s'achever la marche, plusieurs véhicules des forces de l'ordre ont protégé l'édifice tandis qu'un hélicoptère surveillait le centre-ville et qu'une kyrielle de policiers en civils étaient dispersés dans les rues principales.

Pour empêcher les manifestants de venir des autres régions du pays, et principalement de la Kabylie (un des fiefs électoraux du RCD), les barrages de police ont été renforcés sur l’autoroute à l’entrée d’Alger. Plusieurs bus d’étudiants, venus prendre part à la marche, ont également été stoppés. La gare routière était, elle aussi, soumise à une surveillance accrue.

peur. Les Algérois regardaient cet état de siège goguenards : «C'est une manifestation de policiers !» Un déploiement d'autant plus impressionnant qu'il s'est révélé totalement disproportionné. Ils n'étaient que quelques centaines à s'être rassemblés à l'intérieur et devant le siège local du RCD, sur une des artères principales d'Alger.«Un régime