Avec une tragique régularité, la Russie post-soviétique est secouée par des attaques terroristes. En général à un moment de flottement du pouvoir à Moscou, comme en 1994 ou en 1999. Ou comme aujourd’hui. Depuis le déclenchement de la première guerre de Tchétchénie, en 1994, le Caucase du nord, partie intégrante de la Fédération de Russie, est un théâtre permanent de prises d’otages, d’attentats à la voiture piégée ou à la bombe humaine. Souvent, la violence déborde sur le reste du territoire et notamment à Moscou. Les prises d’otages spectaculaires par des commandos de séparatistes tchétchènes, comme celui de l’hôpital de Boudennovsk en 1995 (129 morts et 415 blessés) ou du théâtre de la Doubrovka à Moscou en 2002 (120 morts) sont devenues des tragédies nationales. Comme les explosions d’immeubles dans trois villes russes, en 1999, à Moscou, Volgodonsk et Bouïnaksk, qui ont tué 293 personnes et blessé plus d’un millier d’autres. Ce carnage avait précipité et justifié la seconde guerre de Tchétchénie. Et largement facilité la prise de pouvoir de Vladimir Poutine. Dans les républiques caucasiennes comme le Daghestan, les attentats sont choses quotidiennes. Selon les experts, en 2010, leur nombre a doublé par rapport à l’année précédente.
JO. «Nous entrons dans une zone de turbulences», commente le politologue Nikolaï Petrov, du think tank Carnegie, «les élections approchent [régionales et législatives en 2011, présidentielle en 2012, ndlr]