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Libération

Les excuses embarrassées de Sarkozy

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Le Président a exprimé de minces regrets sur l’absence de soutien français aux manifestants.
publié le 25 janvier 2011 à 0h00
(mis à jour le 25 janvier 2011 à 10h50)

Le mea culpa a été entouré de circonvolutions, mais il s'agit bien d'un mea culpa : Nicolas Sarkozy a reconnu hier que son gouvernement s'était trompé en ne soutenant pas plus tôt les Tunisiens qui manifestaient contre le régime de Ben Ali. «Sans doute nous avons sous-estimé, nous la France, cette aspiration de nos amis tunisiens, à la liberté», a déclaré le Président au cours d'une conférence de presse consacrée aux sujets de politique étrangère et au lancement de la présidence française des G8 et G20 (lire pages 14-15).

Avant ce difficile aveu, le chef de l'Etat s'était longuement attardé sur le sujet tunisien, se permettant de lister une longue série d'excuses (souvent de mauvaise foi), au comportement contestable de la France. Ainsi, si le gouvernement n'a «pas pris la juste mesure» du fait que le peuple tunisien avait le «sentiment d'étouffer», c'est parce qu'il se serait laissé aveugler par les réussites du pays : «L'émancipation des femmes, l'effort d'éducation, le dynamisme économique et l'émergence d'une classe moyenne.» Et si la France ne s'est pas exprimée au cours des événements, ce n'est pas à cause de son soutien jusqu'au-boutiste à Ben Ali, mais parce qu'elle doit être très prudente dans son expression vis-à-vis de son ancien protectorat. «On ne peut pas parler d'un pays avec la même liberté quand il y a 50, 60, 70 ans, moins parfois, ce pays ressentait la colonisation française comme une souffrance, comme on peut parler