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Libération
Analyse

Le retour en force de la Syrie, un camouflet pour Paris

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La crainte du Tribunal spécial a fait réagir Damas et le Hezbollah.
publié le 26 janvier 2011 à 0h00

La trahison, cette plaie du Liban, a une nouvelle fois payé. Elle vient de permettre à la Syrie et à son allié, le Hezbollah, de reprendre hier le pouvoir à Beyrouth. Six ans après l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri, qui avait entraîné le départ des troupes d’occupation syriennes sous la double pression de la population et des pays occidentaux, Damas retrouve le contrôle du gouvernement avec un nouveau Premier ministre, Najib Mikati, qui lui est acquis.

But premier de ce cabinet : faire échec au Tribunal spécial pour le Liban (TSL) chargé de faire la lumière sur l’attentat qui a tué Hariri et 22 autres personnes. S’il devait s’avérer que les juges de l’ONU reconnaissent coupables de cet assassinat des responsables syriens et d’autres du «parti de Dieu», une hypothèse de plus en plus plus vraisemblable, les commanditaires du crime seraient les mêmes que ceux qui exercent désormais leur tutelle sur le Liban.

Fiasco. Pour la diplomatie française, qui avait joué un rôle déterminant dans la création du TSL, puis joué la carte de la collaboration à tout va avec la Syrie afin qu'elle desserre son emprise sur le Liban, c'est un splendide fiasco. Comme on pouvait s'y attendre, non seulement Damas n'a jamais joué le jeu voulu par Paris, mais il a fait exactement le contraire : organiser la chute du gouvernement de Saad Hariri. Or, le fils du Premier ministre assassiné était l'autre carte française dans ce coin du Moyen-Orient qui est le dernier où s'exer