La police a fait évacuer vendredi les manifestants qui campaient depuis six jours devant les bureaux du Premier ministre au centre de Tunis, sur la place de la Kasbah. Les unités anti-émeutes ont tiré des grenades lacrymogènes contre les manifestants rassemblés sous les fenêtres du bureau du Premier ministre Mohammed Ghannouchi, et qui leur lançaient des pierres, a constaté l'AFP.
Au moins cinq personnes ont été blessées au cours de ces affrontements, a indiqué un médecin urgentiste sur place. Des unités de la police anti-émeutes, comptant environ deux cents hommes, ont fait mouvement vers la place de la Kasbah en tirant un grand nombre de grenades lacrymogènes. Sur l'esplanade, survolée par un hélicoptère, des militaires ont démonté les tentes utilisées par les manifestants, qui protestaient depuis le 23 janvier contre M. Ghannouchi, et son gouvernement de transition.
Ils ont placé des barrières autour de la place pour empêcher les manifestants de revenir. Dans les rues adjacentes, de nombreuses personnes refluaient en désordre, les yeux rougis et en pleurs à causes des tirs de grenades.
«J'ai vu au moins cinq blessés. Plusieurs saignaient», a affirmé le médecin du Samu de Tunis, Majdi Amami. Il a précisé que deux blessés ont été atteints par des pierres lancées par les manifestants et que la police rejetait ensuite vers eux. Un troisième a été atteint à la tête par une grenade lacrymogène tirée «presque à bout portant», a affirmé ce médecin.
Ghannouchi toujours contesté
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