Moubarak est-il encore le seul maître de l’Egypte ? La question se pose alors que l’armée a remplacé, vendredi soir, la police, chargée du maintien de l’ordre, dans les grandes villes du pays, que le chef d’état-major, Sami Anan, qui, à la tête d’une délégation, se trouvait aux Etats-Unis, en est revenu précipitamment, et que le président égyptien a finalement annoncé dans la nuit que, à la suite des manifestations, il limogeait l’actuel gouvernement par une nouvelle équipe, qu’il entendait désigner dès samedi.
Le président égyptien a eu beau annoncé qu’il ne quitterait pas le pouvoir, c’est de l’armée égyptienne dont il dépend désormais. Une armée qui s’est abstenue d’affronter les manifestants qui ont pris le contrôle de la rue, fraternisant même à l’occasion. Elle s’est notamment employée à sauvegarder le célèbre musée du Caire, menacé par les pillards.
sans précédent. Face à la montée des protestations contre son régime, le président égyptien avait employé la manière forte et imposé un couvre-feu au Caire, à Alexandrie et Suez. Les forces de l'ordre ont même tiré à balles réelles sur les manifestants, selon plusieurs témoignages. Un bilan était très difficile à établir vendredi soir alors qu'Internet et les réseaux mobiles avaient été coupés par le pouvoir. Des sources hospitalières faisaient état de 20 morts vendredi (5 au Caire et 15 en province) et au moins 1 000 blessés, dont certains très grièvement par balles.
Toutes les villes du pays ont connu vendr