Menu
Libération
REPORTAGE

«Moubarak essaie de gagner du temps»

Article réservé aux abonnés
Au Caire, nombre de manifestants se montrent très critiques à l'égard des nominations faites samedi par Hosni Moubarak. Et promettent de continuer la lutte.
publié le 29 janvier 2011 à 20h11

Il est des décalages légèrement surréalistes. Alors que la place Tahri était encore noire de monde en plein couvre-feu, que des violences éclataient devant le ministère de l'intérieur, la télévision Al Jazeera diffusait des images d'un Hosni Moubarak tout sourire et serrant la main des deux nouveaux hommes forts de l'Egypte tout juste nommées par lui. Omar Suleiman et Ahmad Chafic ont été nommés respectivement vice-président et premier ministre.

Des choix qui ne convainquent pas du tout dans la rue. "Il essaie de tourner autour du pot: les gens ne veulent plus du tout de lui", réagit Muhammed, un jeune cairote, chef de projet dans les nouvelles technologies et présent depuis le début de l'après-midi sur la place Tahrir. "Il essaie de gagner du temps pour s'échapper avec le peu de dignité encore possible", ajoute son ami Muhammed, médecin de 28 ans.

"On rentre défendre notre maison, on reviendra demain"

"Ces annonces sont les prémisses de sa chute", tranche Ahmed, assis sur un rebord de trottoir. Ce jeune musicien explique que ce n'est pas seulement Moubarak qu'il faut virer, mais "tout son entourage". "Moubarak n'est que la tête du serpent", lance-t-il. Ce jeune musicien, qui se rappelle avoir passé le 25 janvier devant son ordinateur à diffuser les images des premières manifestations égyptiennes, voit toutefois un espoir en la personne d'Omar Suleiman. "C'est un homme de dialogue", juge-t-il. "C'est un homme bien, mais il a mauvaise réputation dans la population à cause de son engagement dans le processus de paix avec Israël". "S