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ANALYSE

Moubarak et le coup d'Etat consenti

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En nommant deux militaires aux postes de vice-président et de premier ministre, le président égyptien tente de garder le contrôle, tout en cédant un immense pouvoir à l'armée.
Hosni Moubarak reçoit samedi le nouveau vice-président Omar Souleiman. (Reuters)
publié le 29 janvier 2011 à 20h39

Un autocoup d'Etat. C'est le va-tout que vient de jouer Hosni Moubarak pour sauver son régime menacé par cinq jours de manifestations de plus en plus violentes et radicales. Après avoir annoncé la démission du gouvernement, vendredi soir, le président égyptien a nommé cet après-midi deux militaires pour reprendre la situation en main: tout d'abord, Omar Souleiman, chef des services de renseignements, est nommé au poste de vice-président, laissé vacant depuis l'arrivée au pouvoir de Moubarak, le 6 octobre 1981; Ahmed Chafiq, ministre des Transports aériens et surtout ancien chef d'état-major de l'armée de l'air, est chargé pour sa part de former un nouveau gouvernement. Décryptage.

Gamal Moubarak et la succession dynastique définitivement enterrée

En nommant un vice-président, ce qu'il se refusait de faire depuis son arrivée au pouvoir, il y a 29 ans, Hosni Moubarak désigne tout à la fois un dauphin et un successeur. Moubarak, qui était le vice-président de Sadate à qui il a succédé après son assassinat le 6 octobre 1981, est bien placé pour savoir que désormais, il existe un recours. Mais surtout, en prenant cette décision, semble-t-il sous la pression de l'état-major, le raïs égyptien a définitivement enterré les ambitions de succession dynastique de son fils cadet, Gamal Moubarak.

Depuis une décennie, cet homme d'affaires d'une quarantaine d'années préparait méthodiquement son accession au pouvoir. Entouré de businessmen et d'affairistes, qui ont profité sans vergogne de leur proximité avec le pouvoir, ce dernier a prog