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Libération
REPORTAGE

«Ce n'est pas la révolution égyptienne, c'est la révolution arabe»

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Manifestation au Caire, le 30 janvier 2011. (© AFP Miguel Medina)
publié le 30 janvier 2011 à 19h11
(mis à jour le 31 janvier 2011 à 7h27)

Rencontrés dans le centre ville du Caire au fil d'une journée de manifestation à la fois tendue et festive, les Egyptiens racontent leur ras-le-bol du régime et leur joie de voir les choses changer.

Ahmed, la trentaine, entrepreneur individuel dans le bâtiment

Croisé près de la place Tahrir, lieu central de la contestation au Caire, il regarde les manifestants, un peu à l'écart.

«C'est un jour travaillé normalement, mais les gens n'y vont pas. Les entreprises sont fermées, la Bourse est fermée, les banques sont fermées, c'est une mutinerie civile. Ces gens ne vont pas partir, ils veulent la paix, la liberté, une bonne vie.

Je vois les gens nettoyer les rues alors que d'habitude ils y jettent leurs ordures. Personne ne pensait que de tels événéments pouvaient se produire, c'est un pays pacifique. Même pendant la guerre avec Israël ce n'était pas comme ça. Ce n'est pas la révolution tunisienne, ni la révolution égyptienne, c'est la révolution arabe. On va continuer à attaquer ces régimes qui oppriment les peuples alors que ceux-ci veulent la paix. Ces gouvernements suscitent la haine des Arabes chez les Européens.»

Ahmed fait visiter son appartement, un coquet trois pièces dans le centre ville. A la télévision égyptienne, la même image tourne en boucle: celle du pont du 6 octobre sur le Nil où règne le calme. La chaine diffuse aussi des images de la réunion d'urgence convoquée par Moubarak ce dimanche matin. Le vieux président a le sourire.

«Cet homme ne va jamais abandonner, il va brûler le pays