Un pouvoir qui se montre de plus en plus ébranlé, une foule réclamant sans relâche le départ du chef de l'Etat et Washington poussant désormais à une «transition en bon ordre», l'Egypte a continué, ce week-end, à s'enfoncer dans la crise en dépit de la nomination, samedi, du patron des services secrets comme vice-président et d'un autre général comme Premier ministre. Mais ce recours aux militaires n'a pas suffi à chasser l'image de fin de règne donnée par le président Moubarak.
Malgré ces nominations et l'appel à la troupe pour tenter de rétablir l'ordre, la révolte, qui a fait au moins 125 morts en Egypte en moins d'une semaine, s'est poursuivie hier. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a franchi un pas dans les pressions en appelant à une «une transition en bon ordre». Et Barack Obama a réaffirmé le souhait d'une «transition vers un gouvernement répondant aux aspirations» des Egyptiens.
De son côté, Mohamed el-Baradei, chargé par l'opposition, dont les Frères musulmans, de négocier avec le régime, a jugé que les Etats-Unis «perdent leur crédibilité» en appelant à la démocratisation tout en continuant de soutenir «un dictateur», appelant de fait Washington à lâcher son allié de longue date. Dans le même temps, Moubarak a visité hier le centre opérationnel des forces armées, afin de suivre l'évolution de «la maîtrise de la sécurité», selon la télévision d'Etat. Le ministre de l'Intérieur a annoncé le retour d