Ce lundi matin, les manifestants sont toujours présents sur Tahrir, malgré les rumeurs d’évacuation. Les policiers, invisibles depuis vendredi ont commencé à se redéployer. Place Taalat Hard, tout près de la place Tahrir, les manifestants les ont entourés, leur chantant et leur criant de partir. Les policiers ont fini par quitter la place et les manifestants continuent de faire eux-mêmes la circulation, assez dense ce matin. Un hélicoptère de l’armée survole très régulièrement le centre-ville.
Quelques heure plus tôt, dans la nuit de dimanche à lundi, Tahrir avait des allures de festival populaire. En dépit du couvre-feu, ils étaient encore nombreux, peut-être 2000, sur la «Place de la Libération», au centre du Caire. Quelques tentes ont été montées, des feux de camp allumés, ça et là. Beaucoup de jeunes, filles et garçons, mais aussi des couples, des vieux, des familles, des enfants qui jouent. Le moindre porte-voix - journalistes qui passent, conversations qui s’emballent, tribuns qui haranguent la foule - suscite l’attroupement, l’emballement.
«Moubarak, l'avion t'attend à l'aéroport»
Une sono a été apportée, et des centaines de personnes chantent et répètent les slogans anti Moubarak. L'un des plus repris: «Le peuple veut la chute du régime». L'un des plus drôles: «L'avion t'attends à l'aéroport, pour t'emmener en Arabie saoudite», là où a fui l'ex-président tunisien Ben Ali. «On restera jusqu'à ce qu'il parte», crie Ahmed, 47 ans, la voix éraillée. «On va essayer de rester