Liberté, démocratie et perspectives d’avenir : les aspirations de la Tunisie et de l’Egypte sont partagées partout en Afrique, où les vraies démocraties se comptent sur les doigts de la main. Mais le cyclone tunisien traversera-t-il le Sahara ? Rien n’est moins sûr. En Côte-d’Ivoire, les manifestants ont bien tenté de marcher sur la Radio-télévision ivoirienne le 16 décembre, revendiquant le respect du suffrage universel, après une élection présidentielle qui a vu le candidat vaincu, Laurent Gbagbo, refuser de quitter le pouvoir. A Abidjan, une armée aux ordres de Gbagbo a tiré sur les civils à balles réelles. Dans la semaine qui a suivi, la répression a fait plus de 250 morts. Depuis, la capitale ivoirienne vit dans la peur.
Putschiste. Hier, à Addis-Abeba (Ethiopie), lors d'un sommet de l'Union africaine largement consacré à la crise ivoirienne (lire page 14), la Tunisie et l'Egypte étaient au cœur des discussions. Les manifestations monstres du Caire, il est vrai, ont de quoi faire réfléchir des chefs d'Etat en place depuis des décennies. Eduardo Dos Santos, au pouvoir depuis 1979 en Angola, Paul Biya, en place depuis 1982 au Cameroun, Idriss Déby, putschiste en 1991 au Tchad, Yoweri Museveni, aux commandes depuis 1986 en Ouganda, Robert Mugabe, président du Zimbabwe depuis 1981… Autant de dirigeants candidats à leur propre succession, lors d'élections programmées pour 2011 ou 2012. Pourront-ils encore organiser des scrutins tronqués - sans opposition réel