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Analyse

Face au régime égyptien, une opposition disparate

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Les Frères musulmans appelent à défiler aujourd’hui, rejoignant les collectifs de jeunes à l’origine de la révolte et les partis traditionnels discrédités.
Place Tahrir, le 31 janvier. (REUTERS)
publié le 1er février 2011 à 0h00
(mis à jour le 1er février 2011 à 7h55)

Elle y sera aujourd'hui, c'est sûr, comme tous les jours, depuis vendredi. Le lancinant ballet des hélicoptères, la multiplication des tanks, la crispation très sensible autour de la place Tahrir ne risquent pas d'entamer sa détermination. Fatma a 26 ans, un voile mauve, et vit «les plus beaux moments de sa vie». C'est une amie de fac qui l'a appelée, la veille, pour lui relayer l'information : le Mouvement du 6 avril a demandé à un million d'Egyptiens de descendre dans les rues pour marquer l'anniversaire de cette première semaine de soulèvement populaire. «Nous voulons faire monter la pression sur l'état qui refuse de dialoguer avec les jeunes», explique Moustafa Naggar, coordinateur de la Campagne nationale pour le changement.

Les cyberactivistes du mouvement, en prise de longue date avec les médias arabes et occidentaux présents en Egypte n'ont eu qu'à actionner leurs contacts. «On agit à tous les niveaux : on contacte Al-Jezira, la BBC, on se rabat aussi sur le téléphone et le bouche à oreille.»

Cela suffira-t-il à faire descendre un million de personnes dans la rue alors qu'au plus fort du soulèvement, vendredi, «seules» 120 000 à 150 000 personnes étaient présentes dans les rues du Caire ? La donne a peut-être changé avec l'appel, pour la première fois depuis le début des troubles, lancé hier par les Frères musulmans à «manifester jusqu'à la chute du régime». Réticente, puis prudente, durant les premiers jours de la contestation, la p